Héloïse
mon étoile du 28.012012
Une rencontre avec Héloïse
(mon étoile du 28.01.2012)
Des fois, on se pose la question : où sont allés nos enfants, leur âme, leur esprit après leur décès ? Sont-ils juste à côté de nous, dans le non-visible ? Sont-ils transformés en quelque chose qui nous entoure, ou ont-ils déménagé dans un autre corps, voire sur une autre planète ? La planète des enfants...
On aimerait tellement leur écrire une lettre, les appeler, ou juste avoir de leurs nouvelles depuis leur départ... qu’ils reviennent et sonnent à la porte pour nous dire : « Je t’aime. » Mais rien ne se passe : pas de lettre, pas d’appel téléphonique... Après toutes ces années d'attente, j'ai une idée de la façon dont ils peuvent entrer en contact avec nous. C'est une idée, mon interprétation personnelle. La prise de contact est beaucoup plus raffinée qu'un simple appel téléphonique, car ils se servent des moyens qui leur sont à disposition. Une fois qu’ils ont envoyé leur message dans notre monde, c’est à nous de recevoir ces signes et de les traduire avec notre cœur de parents. L’amour inconditionnel envers eux sait, si un signe vient de là-haut... Le cœur a un grand dictionnaire pour les comprendre et les traduire.
Dans la piscine :
Avec mon garçon arc-en-ciel (le garçon qui est né après le décès de sa sœur) qui fêtait ses dix ans, j'étais dans une piscine. Ce que j’ignorais, c'est que ce jour-là était l'anniversaire de ma fille, décédée à la naissance. Nous étions en train de prendre le goûter avec les enfants quand, tout à coup, un haut-parleur a commencé à dire : « Héloïse cherche ses parents à la caisse. » Mon fils me regarde avec un air étonné, mais on continue comme s'il n'y avait rien de spécial. Cela peut arriver qu'un enfant ait le même prénom que ma fille. La dame à la caisse répète la demande plusieurs fois... Et d’un coup, je réalise que j’ai complètement oublié l’anniversaire et jour de décès de ma fille. Elle a donc bien organisé ce message dans le haut-parleur pour me rappeler de son anniversaire... Un clin d’œil pour me dire : « Je te cherche si tu m'oublies. » C'est une démarche de prise de contact beaucoup plus complexe qu'un simple appel téléphonique, car il faudrait trouver un enfant qui s'appelle ainsi, qui, au bon moment, s'égare de ses parents et dont la maman, qui a perdu son enfant à la naissance, l'entend. Symboliquement, je trouve ce moment particulièrement beau, car, de mon point de vue, c'est moi qui ai perdu mon enfant et non le contraire. Là, c'est l'enfant qui a perdu ses parents. Pour d'autres, c'est juste un enfant qui a perdu ses parents ce jour-là à la piscine. Pour mon cœur, c'était ma Héloïse qui a choisi le haut-parleur pour me dire qu'elle est là...
À la commune :
Ces dernières années ont été marquées par de nombreux déménagements... Parfois, je me demandais si ma petite fille, née à Bâle, avait fait le chemin avec nous jusqu'en Suisse romande, où nous habitons actuellement. Chaque déménagement demande beaucoup d'administratif, notamment l'inscription à la commune. Rien de spécial, un simple passage pour déposer les papiers officiels dans la nouvelle commune. Une fois tout déposé, la dame au guichet regarde notre livre de famille... qui contient tous les membres de la famille, dont Héloïse. Elle regarde mon mari et lui demande : « Héloïse, elle n’habite pas avec vous ? Elle est où ? » Une très bonne question, en fait... Mon mari la regarde et dit qu'elle est décédée à la naissance... Silence... Mais cette question était la plus profonde qu’elle pouvait être. Héloïse est où ? Est-ce qu'elle est là-haut, avec nous, ou ailleurs ? Nous n'avons pas de réponse juste. Mais au moment de l'inscription à la commune, elle était là... ça, c'est sûr. Notre cœur de parent le sait, l'amour inconditionnel le sait. Le petit message : « Je suis proche de vous, même si vous déménagez... J’appartiens à cette famille. J’aimerais que ce soit officiel. »
Tout ce que je peux dire, après les années passées depuis le décès d'Héloïse, c'est que nos enfants sont là. Ils nous donnent des indices, ou ça pourrait l'être... Mais cette vérité ne peut être vérifiée qu'avec nos cœurs. Les yeux restent aveugles... À cœur ouvert, nous pourrons les rencontrer à leur façon, et la planète des enfants s'approche comme une étoile filante...